Covid-19, le vaccin nasal en bonne voie
Les travaux sur le vaccin nasal anti-COVID-19 ont été menés depuis trois ans par l’équipe de recherche BioMAP de l’UMR Infectiologie et Santé Publique Université de Tours-INRAE, en collaboration avec plusieurs autres équipes académiques et industrielles françaises. Ils utilisent un brevet déposé par l’université de Tours et INRAE, en lien avec les fortes compétences régionales sur les maladies infectieuses et les biomédicaments.
Lovaltech, biotech tourangelle labellisée Deeptech par BPI France, a été créée en janvier 2022 afin de porter ce vaccin innovant vers sa commercialisation (voir aussi pages 26-30 dans cette issue).
Notre collègue Isabelle Dimier-Poisson, co-fondatrice et directrice scientifique de Lovaltech, est, comme vous savez, une des inventrices de ce vaccin nasal anti-COVID-19. Rappelons qu’elle est Professeure à la Faculté de Pharmacie « Philippe Maupas » à Tours, ce dernier ayant lui-même inventé le premier vaccin contre l’hépatite B.
Lauréate du Concours National d’Aide à la Création d’Entreprises Innovantes I-Lab2022, Lovaltech a accéléré le développement de son vaccin en initiant les études de toxicité réglementaire démontrant la totale innocuité du candidat vaccin et ouvrant la porte aux essais cliniques programmés dès 2024.
Lauréate du programme France 2030 en collaboration avec Aptar Pharma, leader mondial dans la fabrication de sprays pour le marché pharmaceutique, Lovaltech engage, dès lors, la validation de la formulation vaccinale conforme aux Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF), le développement du dispositif adapté pour l’administration nasale et la mise en œuvre des essais cliniques de phase I et II. Patrick Barillot, co-fondateur et président de Lovaltech, s’appuie sur la CDMO toulousaine GTP Bioways pour produire ses premiers lots cliniques pour les essais chez l’Homme qui seront menés sous la co-promotion de l’ANRS-MIE et du CHRU de Tours, lui-même investigateur de ces essais avec l’AP-HP de Cochin. Cette étude menée en multi-centrique avec cinq hôpitaux sera une toute première en France.
Le projet a, depuis le début, fait l’objet d’une grande attention des instances gouvernementales et a bénéficié d’une aide publique de 3,7 M€ émanant du MERS, de l’ANRS-MIE, de l’université de Tours et INRAE, pour transférer ce candidat vaccin vers sa phase industrielle. Lovaltech est aux commandes de cette partie post recherche et son projet vient d’obtenir une nouvelle aide de 8,3 M€ dont 5,3 M€ pour Lovaltech, dans le cadre du programme de relance #France 2030 piloté par Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement.
L’incubateur Da Vinci Labs entrera prochainement au capital de Lovaltech qui doit encore lever 1,5 M€ pour finaliser la production de ses lots cliniques, avant un tour en Série A de 5 millions en 2024 pour préparer le futur de la société.
J.-C.C. & M. Epardaud