Production du vaccin anti-Covid en Touraine
L’on sait que la biotech américano-allemande Moderna est la seconde après Pfizer-BioNTech a voir son vaccin anti-Covid approuvé.
Il s’agit, comme la précédente, d’un vaccin à ARN messager mais son transport s’effectue en congélateur simple (-20°C) et sa conservation est possible durant trente jours au réfrigérateur. Le brevet assure une efficacité à 94,5% et Moderna vise la mise sur le marché d’un milliard de doses pour l’année 2021.
Il s’agit maintenant de réussir l’étape de l’industrialisation.
Elle se précise en France et le Laboratoire pharmaceutique Recipharm à Monts, en périphérie de Tours, a été choisi pour une mise en production imminente, dès les premiers jours de janvier. Soixante-cinq recrutements sont actuellement en cours et les équipes vont travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour cette production.
L’établissement tourangeau est implanté à proximité de la Poudrerie Nationale du Ripault (maintenant CEA) où furent réalisées, après la seconde guerre mondiale, les premières cultures industrielles de Penicillium notatum en France. Sur ce site les Laboratoires pharmaceutiques Roger Bellon ont développé pendant 40 ans la bioproduction d’antibiotiques avant d’être repris par Rhône-Poulenc.
Actuellement c’est l’une des quatre unités françaises du groupe Recipharm à capitaux suédois, l’un des plus importants sous-traitants pharmaceutiques au monde. L’établissement tourangeau mobilise environ 250 emplois avec un chiffre d’affaires de plus de 30 millions d’euros. Il partagera avec une unité espagnole l’exclusivité de la sous-traitance Moderna en Europe.
L’usine de Monts est spécialisée dans les médicaments injectables et le remplissage aseptique. Elle assurera la préparation, le remplissage, le conditionnement, le contrôle qualité et la distribution des vaccins à partir de la matière première qui lui sera fournie par le géant pharmaceutique Lonza.
Toujours dans la course au vaccin, la société allemande CureVac travaille également sur un vaccin de type ARN messager qui se conserve à une température proche de zéro. Actuellement en phase 3, il n’a, à ce jour, n’a pas encore reçu d’agrément.
Néanmoins pour son industrialisation, contrat a déjà été passé avec les Laboratoires pharmaceutiques Fareva dont l’usine d’Amboise pourrait être sollicitée du fait de sa capacité à faire du conditionnement en environnement stérile.
J-C C